Partira ou partira pas tel est sort qui attend la roulette française dans le casino de Biarritz. En effet la direction vient de décider de se défaire de la roulette française de l’établissement alors que les employés veulent le contraire. La corde se tend entre les deux parties, car chacun soutient sa propre raison.

Le casino de Biarritz est secoué pour la seconde fois par un mouvement de grève de son personnel. Dans la soirée du mardi 15 février, à 20 heures, une dizaine d’employés ont refusé d’intégrer leur lieu de travail. Cet évènement aurait conduit le casino à fermer ses portes à 22 h 15. Le personnel précise que ce mouvement s’étendra encore jusqu’au vendredi 18 février. Cette seconde manifestation continue le mouvement déjà amorcé il y a deux semaines pour signifier leur désapprobation à la direction de se séparer de la roulette française. La suppression de ce jeu de casino entrainera le licenciement de trois salariés en fin mars. Néanmoins, la direction n’a émis aucune information confirmant ou non cette déclaration des employés.
Non au licenciement programmé
En réalité, ce vent de protestation s’est levé depuis le 29 janvier, trois séances d’échange de point de vue se sont tenues depuis, entre Pierre Beaugier, directeur en exercice du casino, et ses employés. Ces entrevues n’ont pas apparemment réussi à éteindre le foyer de protestation qui s’intensifie aujourd’hui.
 Depuis le premier mouvement de protestation du 29 janvier, le personnel des jeux a rencontré le directeur du casino, Pierre Beaugier, à trois reprises. Et ce sont ces entrevues qui font, encore aujourd’hui, grincer des dents les salariés. Pour preuve, Pierre-Yves Escorne, délégué syndical CFDT, estime qu’aucune réponse concrète n’a été obtenue de la direction à l’issue de trois concertations. Et ce, malgré que la direction ait signifié son projet d’organiser un peu plus de tournois pour intensifier l’activité du casino et de procéder à une promotion interne de deux salariés. De plus, outre les licenciements entraînés par le départ de la roulette française, la direction aurait promis de ne plus en effectuer avant 2012. Seulement le syndicaliste a déclaré que le personnel ne demande tout simplement qu’à garder l’actuelle roulette française du casino et toutes les personnes qui le font fonctionner. Le délégué du personnel, Alain Gouye, annonce, toutefois, qu’il n’y a pas de problème si trois ou quatre personnes partent de leur plein gré, mais s’oppose à toute forme de « licenciement programmé »
Faire baisser la chiffre d’afaires
D’un autre côté, une nouvelle roulette est prévue débarquée à Pâques mais cette fois-ci ce sera une roulette anglaise. Dans ce cas, estime Pierre-Yves Escorne, pourquoi ne pas maintenir les trois personnes attachées à la roulette française, les former et les affecter à la nouvelle roulette. Toujours est-il que plus d’un au casino ne comprennent pas la décision de la direction de se séparer de la roulette française. En effet, durant l’exercice 2010, cette machine a généré 300 000 euros de chiffre d’affaires auxquels sont associés 135 000 euros de pourboires. Comparé aux résultats obtenus en 2009, cela représente une hausse de 133% alors pourquoi la supprimer ?
Pour un employé en grève, Kévin Lafont, la direction du casino veut faire chuter le chiffre d’affaires avant que n’arrive la renégociation de sa concession. Cette opération devrait s’effectuer, en principe dans 18 mois et une diminution des chiffres d’affaires baisserait le montant des prélèvements communaux. Pour un autre gréviste Thierry Capdeville, les chiffres sont simples : au maximum, 20 à 30 joueurs pour la roulette française, 7 joueurs pour la roulette anglaise, l’avenir même du casino même est en jeu car une baisse des recettes est évidente.